jeudi 1 décembre 2016

Les Boréales et le Novembre nordique

Le festival Les Boréales a fêté ses 25 ans cette année. Entre l’ouverture officielle qui a eu lieu dans l’Abbaye aux Dames le vendredi 18 novembre et la clôture le dimanche 27, le festival a offert un riche éventail de manifestations culturelles allant du cirque contemporain à la littérature, à la musique, au tango finlandais et au hockey sur glace. Grâce à une véritable politique de rayonnement culturel, le festival a déployé ses activités sur tout le territoire de l’ancienne région de Basse-Normandie.

Depuis l’année dernière, Les Boréales est accompagné par une série de manifestations scientifiques, le Novembre nordique. On peut s’étonner de la coexistence de deux événements dédiés à la même région, surtout si l’on sait que l’origine de ces deux événements est le même : le Département d’études nordiques à l’Université de Caen. Le public est cependant différent. Si Les Boréales cherchent « le grand public » – et le trouve avec brio – le Novembre nordique cultive un profil plus universitaire et scientifique, mais tout aussi important.

Les chiffres montrent que ce type de programme est nécessaire aussi. Pour ne mentionner que quatre des dix événements répertoriés dans le programme du Novembre nordique, on peut constater que près de 40 personnes ont assisté à la demi-journée d’études sur les musiques populaires, l’histoire et l’identité ; plus de 80 ont écouté les communications sur les Sames lors de la journée d’étude organisée par l’OFNEC ; près de 50 ont consacré leur vendredi pour apprendre à connaître l’œuvre de Tove Jansson ; et environ 80 ont assisté au spectacle Retours et Voyage d’hiver du dramaturge norvégien Fredrik Brattberg présenté par La Divine Comédie et mis en scène par Jean-Christophe Blondel.

Comme Les Boréales, le Novembre nordique rencontre un beau succès. Caen est-il devenu aujourd’hui une capitale culturelle ex-territorialisée de l’espace nordique ? C’est peut-être vrai pour les deux à trois semaines les plus intenses de novembre. Le reste de l’année peut sembler bien terne en comparaison. Il est dans la nature d’un festival d’être éphémère, mais on peut néanmoins demander comment on pourrait faire durer cet effet de présence des cultures nordique en dehors des Boréales et du Novembre nordique. Quel vent vigoureux et rafraîchissant venu du nord soufflera-t-il sur la Normandie en mars, avril ou mai ?

La soirée civique organisée le 17 novembre a permis de réunir tous les acteurs de la région actifs dans le secteur. Espérons que l’élan positif crée par cet événement et les belles idées qui ont été avancées – je pense ici par exemple au projet de Librairie nordique au dynamisme de la nouvelle médiathèque – puissent prospérer dans l’avenir et renforcer encore davantage l’excellent travail fait dans le cadre des Boréales et du Novembre nordique.

Harri Veivo


L’auteur est professeur au Département d’études nordiques de l’Université de Caen Normandie.

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