dimanche 15 janvier 2017

2017 : année de la Finlande

Cette année marque le centenaire de l’indépendance de la Finlande, qui avait été proclamé le 6 décembre 1917. Pour l’année 2017 le pays a prévu moult manifestations pour célébrer cet événement majeur. Cependant, en dehors de ces manifestations, d’autres événements, politiques et ou sociaux, auront lieu cette année dans le pays des mille lacs et méritent aussi notre attention.


D’abord, depuis le 1er janvier, la Finlande expérimente le revenu universel, dont nous avions brièvement fait l’histoire ici-même. Un des objectifs du gouvernement de coalition centriste et conservateur de Sipilä est de simplifier le système des aides sociales par cette mesure de revenu de base que les chômeurs ne perdent pas s’ils trouvent un emploi, contrairement aux allocations chômage. Le but de ce revenu de base est de pousser les demandeurs d’emploi à accepter du travail en temps partiel ou en auto entrepreneur. Il faut néanmoins souligner que la mesure est critiquée, en particulier par les partis d’opposition,  puisque les « testeurs » sont au chômage et les effets du revenu universel désirés par certains pour permettre une libération de l’individu pourront être difficilement observables sur un groupe de sans emploi auquel on supprime les allocations chômage pour les remplacer par un revenu fixe de 560 euros… Les effets de ce revenu pourront être observés tout au long de l’année sur les 2000 citoyens participants à l’expérience, ce qui le rend important et intéressant.

Ensuite, le 9 avril se tiendront les élections municipales. C’est le premier scrutin en Finlande, depuis les élections parlementaires du 19 avril 2015. Plusieurs choses seront intéressantes  à observer à cette occasion. D’une part les résultats du parti national-populiste des Perussuomalaiset (Parti Finlandais), qui a énormément baissé dans les sondages depuis son accession au gouvernement en mai 2015, passant de  17,7% des voix lors des élections à 9,4% d’intention de vote en décembre 2016. Dans les années 2000, le parti avait fait une belle percée  dans les élections municipales, passant de 0,7% des suffrages en 2000 à 12, 3% en 2012. Leur évolution dans les élections municipales d’avril montrera si le parti est en perte de vitesse, comme les sondages le montrent, ou non.
D’autre part, le vote dans la capitale, Helsinki, peut être historique. En effet, un sondage publié au tout début du mois de janvier par YLE (chaîne télévisuelle et radio publique), plaçait le parti des Verts en tête des intentions de votes des Helsinkiens, ce qui est une première pour le parti écologiste. Les forces politiques à Helsinki n’avaient jusqu’à présent jamais vu ce parti en tête, le parti de la Coalition nationale gouvernant la capitale depuis les années 1980. Selon, Jari Pajunen, le directeur de l’institut de sondage Taloustutkimus, le fait que les Verts obtiennent de meilleurs résultats dans les grandes villes est une tendance européenne à laquelle la capitale finlandaise ne fait pas exception. Il faudra cependant attendre le 9 avril pour savoir si les sondages s’avèrent exacts. Dans ce cas Helsinki pourrait devenir la première capitale des pays nordiques (et peut-être même d’Europe) à être dirigée par un parti écologiste.

Enfin, revenons au parti des Perussuomalaiset. Suite à l’annonce de leur leader (et ministre des affaires étrangères de Finlande), Timo Soini, de ne pas se présenter à la présidentielle de 2018 pour des raisons de santé, un changement au sein de la direction du parti devrait se produire. Il faut rappeler que le parti n’a pas changé de leader depuis 1997. Parmi les candidats potentiels à la direction du parti, figurent Jussi Halla-Aho, qui a plusieurs fois eu affaire à la justice pour incitation à la haine raciale et ethnique. Un nouveau leader des Perussuomalaiset, lors du congrès en juin, pourrait mener à une orientation plus identitaire du parti. De plus, les effets de cette élection interne sur les tensions existantes dans le parti, sont encore incertains.


Marie Cazes. L’auteure est doctorante à l’Université de Caen-Normandie.

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