vendredi 16 mars 2018

La Finlande, pays le plus heureux du monde ?


Le 14 mars est sorti un rapport de l’ONU sur le bonheur. Comme en 2017, le podium est exclusivement nordique, la Norvège, le Danemark et l’Islande perdent tous une place et la Finlande grimpe de la cinquième place à la première[1]. Le classement prend en compte plusieurs critères : les revenus par habitant, l’espérance de vie à la naissance, le soutien social, la liberté, la générosité, et la confiance. Pour la première fois le rapport inclut également le bonheur des immigrés dans le pays. La Finlande arrive en tête dans ces deux catégories.


Pourtant, quiconque ayant vu l’expressivité de la joie de Kimi Räikkönen lorsqu’il remporte un grand prix[2], ou s’étant penché sur certains aspects de la société finlandaise, pourrait douter du bonheur des Finlandais.  
Effectivement, si le taux de suicide en Finlande a beaucoup diminué ces dernières années, il demeure plus élevé que dans le reste de l’Europe. La question de la solitude, est aussi un problème dans la société finlandaise, particulièrement chez les personnes âgées, mais aussi chez les jeunes hommes qui souffrent du célibat.
Ensuite, selon un rapport récent du Centre de statistiques finlandais, la natalité est au plus bas depuis 1868.

En ce qui concerne la question du bonheur des immigrés en Finlande, leur intégration est souvent difficile et la politique migratoire du gouvernement actuel a été critiquée par Amnesty International pour les renvois de réfugiés afghans dans leur pays malgré les risques qu’ils encourent.

Pour conclure, le bonheur est difficile à mesurer et encore plus à définir. Certes, en comparaison avec de nombreux autres pays, les pays nordiques, dont la Finlande fait partie, ont un niveau de vie agréable, qui a été acquis notamment par la construction de l’Etat providence, mais ils restent cependant des problèmes sociétaux qui persistent et qui risquent de s’aggraver par la crise du modèle social-démocrate.


Marie Cazes . L’auteure est doctorante à l’Université de Jyväskylä (Finlande) et à l’Université de Caen-Normandie.

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