On pense souvent que les habitants des pays
nordiques auraient une relation particulière, immédiate, symbiotique avec la
nature, et que cette nature serait sauvage et immaculée. Ces conceptions sont
des pierres angulaires de l’image que les Nordiques ont de leurs sociétés. Mais
ne les cherchez pas dans la nature : elles ont été créées dans la
culture ; elles ont une histoire, une politique et même une technologie.
Un bel exemple de la construction culturelle de cette relation particulière
avec la nature est offert par l’essai « Ole Bull og Norge »[1] où Francis
Bull, professeur d’histoire littéraire nordique à l’université d’Oslo, raconte
la vie tumultueuse du virtuose de violon avec qui il partage le même nom de
famille.