Cette année marque le centenaire de l’indépendance de la Finlande, qui
avait été proclamé le 6 décembre 1917. Pour l’année 2017 le pays a prévu moult
manifestations pour célébrer cet événement majeur. Cependant, en dehors de ces
manifestations, d’autres événements, politiques et ou sociaux, auront lieu
cette année dans le pays des mille lacs et méritent aussi notre attention.
D’abord, depuis le 1er janvier, la Finlande
expérimente le revenu universel, dont nous avions brièvement fait l’histoire
ici-même. Un des objectifs du gouvernement de coalition centriste et
conservateur de Sipilä est de simplifier le système des aides sociales par
cette mesure de revenu de base que les chômeurs ne perdent pas s’ils trouvent
un emploi, contrairement aux allocations chômage. Le but de ce revenu de base
est de pousser les demandeurs d’emploi à accepter du travail en temps partiel
ou en auto entrepreneur. Il faut néanmoins souligner que la mesure est
critiquée, en particulier par les partis d’opposition, puisque les «
testeurs » sont au chômage et les effets du revenu universel désirés par
certains pour permettre une libération de l’individu pourront être
difficilement observables sur un groupe de sans emploi auquel on supprime les
allocations chômage pour les remplacer par un revenu fixe de 560 euros… Les
effets de ce revenu pourront être observés tout au long de l’année sur les 2000
citoyens participants à l’expérience, ce qui le rend important et intéressant.
Ensuite, le 9 avril se tiendront les élections municipales. C’est le
premier scrutin en Finlande, depuis les élections parlementaires du 19 avril
2015. Plusieurs choses seront intéressantes à observer à cette occasion. D’une
part les résultats du parti national-populiste des Perussuomalaiset (Parti
Finlandais), qui a énormément baissé dans les sondages depuis son accession au
gouvernement en mai 2015, passant de
17,7% des voix lors des élections à 9,4% d’intention de vote en décembre
2016. Dans les années 2000, le parti avait fait une belle percée dans les
élections municipales, passant de 0,7% des suffrages en 2000 à 12, 3% en 2012.
Leur évolution dans les élections municipales d’avril montrera si le parti est
en perte de vitesse, comme les sondages le montrent, ou non.
D’autre part, le vote dans la capitale, Helsinki, peut être historique. En
effet, un sondage publié au tout début du mois de janvier par YLE (chaîne
télévisuelle et radio publique), plaçait le parti des Verts en tête des
intentions de votes des Helsinkiens, ce qui est une première pour le parti
écologiste. Les forces politiques à Helsinki n’avaient jusqu’à présent jamais
vu ce parti en tête, le parti de la Coalition nationale gouvernant la capitale
depuis les années 1980. Selon, Jari Pajunen, le directeur de l’institut de
sondage Taloustutkimus, le fait que les Verts obtiennent de meilleurs résultats
dans les grandes villes est une tendance européenne à laquelle la capitale
finlandaise ne fait pas exception. Il faudra cependant attendre le 9 avril pour
savoir si les sondages s’avèrent exacts. Dans ce cas Helsinki pourrait devenir
la première capitale des pays nordiques (et peut-être même d’Europe) à être dirigée par un
parti écologiste.
Enfin, revenons au parti
des Perussuomalaiset. Suite à l’annonce de leur leader (et ministre des
affaires étrangères de Finlande), Timo Soini, de ne pas se présenter à la
présidentielle de 2018 pour des raisons de santé, un changement au sein de la
direction du parti devrait se produire. Il faut rappeler que le parti n’a pas
changé de leader depuis 1997. Parmi les candidats potentiels à la direction du
parti, figurent Jussi Halla-Aho, qui a plusieurs fois eu affaire à la justice
pour incitation à la haine raciale et ethnique. Un nouveau leader des
Perussuomalaiset, lors du congrès en juin, pourrait mener à une orientation
plus identitaire du parti. De plus, les effets de cette élection interne sur
les tensions existantes dans le parti, sont encore incertains.
Marie Cazes. L’auteure est doctorante à l’Université de Caen-Normandie.
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