En langue norvégienne, on
peut utiliser le mot « lesehest » pour parler d’un bibliophile. Ce mot qui est composé du verbe « lese »
(lire) et du substantif « hest » (cheval), est une expression métaphorique qui
attribue au lecteur la force et l’énergie du cheval. En langue française on
peut également trouver l’expression un « rat de bibliothèque ». Cette fois-ci
c’est de la fâcheuse tendance des rats à dévorer des livres dont il est
question. Le côté destructeur de cette activité n’est pas véhiculé par
l’expression métaphorique ; Il s’agit bien d’une personne qui a un grand
appétit pour la lecture et qui aime lire des livres.
Dans la même veine, nous
avons en langue norvégienne le mot « bokorm » qui est composé des substantifs «
bok » (livre) et « orm » (ver). Comme en français, c’est l’appétit du ver pour
le papier qui est associé aux grands lecteurs. Ces quelques exemples montrent
que les humains n’arrêtent pas de se comparer aux animaux. Notre tendance à
puiser dans le monde animalier pour parler de notre amour pour la lecture est
paradoxale, car les animaux sont souvent caractérisés par leur manque de
maîtrise d’une langue.
Récemment, les Norvégiens
ont attribué un nouveau sens au mot « lesehest ». Les pédagogues se sont rendu compte
que les enfants qui ont du mal à apprendre à lire profitent de la présence d’un
animal lors de leurs leçons de lecture. La bibliothèque de Sandnes dans la
région de Rogaland propose aux enfants des séances de lecture accompagnées du
petit cheval Darlin (8ans). L’un des jeunes lecteurs, Kristian (9ans), affirme
à la chaîne de télévision TV2 Nyhetene
que la présence du « lesehest » l’a
aidé : « C’était beaucoup plus facile quand il y avait un cheval qui écoutait à
côté de moi. Quand je lis pour les adultes, ils sont toujours en train de
tapoter sur leurs téléphones portables. »
Les premières expériences de
lecture accompagnée ont été faites avec des chiens. La patience des chiens
semble influencer la performance des enfants d’une manière positive. Un chien
accompagnateur de lecture est nommé en langue norvégienne « lesehund », mot
composé du verbe « lese » (lire) et le substantif « hund » (chien).
Dans un article du
journal Adresseavisen on apprend que
les étudiants à Trondheim peuvent profiter d’un accompagnement animalier pour
calmer leur stress. Au niveau de la lecture, il paraît qu’ils se débrouillent.
Avant les examens du mois de décembre, l’université leur a proposé de passer un
moment avec un chien et 500 étudiants se sont inscrits pour donner des câlins à
des « toutous » engagés pour l’occasion ! Cette possibilité de se reposer en
présence d’un chien est donc devenu très demandée, mais on ne sait pas si cette
offre a donné naissance à un néologisme. Selon Adresseavisen l’idée est venue des États-Unis où le lieu de
rencontre entre chiens et étudiants est nommé « Puppy Room ». Cependant, la raison pour laquelle les
étudiants de Trondheim n’essayent pas de calmer le stress en se donnant plus de
câlins entre eux n’est pas révélée par le journal.
Jørn Riseth
on parle de kirjatoukka en finnois, sans doute calqué sur l'anglais bookworm... existe-t-il des langues qui permettraient de poursuivre sur cette pente descendante (du cheval au rat et à la larve) ? On attrape bien déjà le virus de la lecture.
RépondreSupprimerBravo pour cette initiative d'un blog sur le Nord!