Le festival Les
Boréales a fêté ses 25 ans cette année. Entre l’ouverture officielle qui a
eu lieu dans l’Abbaye aux Dames le vendredi 18 novembre et la clôture le dimanche
27, le festival a offert un riche éventail de manifestations culturelles allant
du cirque contemporain à la littérature, à la musique, au tango finlandais et
au hockey sur glace. Grâce à une véritable politique de rayonnement culturel,
le festival a déployé ses activités sur tout le territoire de l’ancienne région
de Basse-Normandie.
Depuis l’année dernière, Les
Boréales est accompagné par une série de manifestations scientifiques, le Novembre nordique. On peut s’étonner de
la coexistence de deux événements dédiés à la même région, surtout si l’on sait
que l’origine de ces deux événements est le même : le Département d’études
nordiques à l’Université de Caen. Le public est cependant différent. Si Les Boréales cherchent « le grand
public » – et le trouve avec brio – le Novembre
nordique cultive un profil plus universitaire et scientifique, mais tout
aussi important.
Les chiffres montrent que ce type de programme est
nécessaire aussi. Pour ne mentionner que quatre des dix événements répertoriés
dans le programme du Novembre nordique,
on peut constater que près de 40 personnes ont assisté à la demi-journée
d’études sur les musiques populaires, l’histoire et l’identité ; plus de
80 ont écouté les communications sur les Sames lors de la journée d’étude
organisée par l’OFNEC ; près de 50 ont consacré leur vendredi pour
apprendre à connaître l’œuvre de Tove Jansson ; et environ 80 ont assisté
au spectacle Retours et Voyage d’hiver du dramaturge norvégien Fredrik Brattberg présenté par La Divine Comédie et mis
en scène par Jean-Christophe Blondel.
Comme Les Boréales,
le Novembre nordique rencontre un
beau succès. Caen est-il devenu aujourd’hui une capitale culturelle
ex-territorialisée de l’espace nordique ? C’est peut-être vrai pour les
deux à trois semaines les plus intenses de novembre. Le reste de l’année peut
sembler bien terne en comparaison. Il est dans la nature d’un festival d’être
éphémère, mais on peut néanmoins demander comment on pourrait faire durer cet
effet de présence des cultures nordique en dehors des Boréales et du Novembre
nordique. Quel vent vigoureux et rafraîchissant venu du nord soufflera-t-il
sur la Normandie en mars, avril ou mai ?
La soirée civique organisée le 17 novembre a permis de
réunir tous les acteurs de la région actifs dans le secteur. Espérons que
l’élan positif crée par cet événement et les belles idées qui ont été avancées
– je pense ici par exemple au projet de Librairie nordique au dynamisme de la
nouvelle médiathèque – puissent prospérer dans l’avenir et renforcer encore
davantage l’excellent travail fait dans le cadre des Boréales et du Novembre
nordique.
Harri Veivo
L’auteur est professeur au Département d’études nordiques de
l’Université de Caen Normandie.
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