Le dimanche 9 avril 2017, les Finlandais votaient pour élire leurs
représentants municipaux. Le taux de participation a été de 58,8% avec une augmentation du vote
anticipé, en comparaison avec les élections municipales de 2012. 26,6% des
électeurs ont choisi ce moyen de voter.
En Finlande, les municipalités ont pour devoir de gérer les peruskoulut
(école fondamentale, comprenant l’équivalent français de l’école primaire et du
collège), les services sociaux et de santé publique, les crèches, l’assistance
des personnes âgées ainsi que les services culturels (en particulier les
bibliothèques). Ces thèmes ont donc été très importants dans la campagne
électorale, notamment la mise en place par le gouvernement (composé du Centre,
de la Coalition nationale et du Parti des Finlandais) d’une réforme des
services sociaux et de santé qui avait été vivement critiquée par les partis
d’opposition, surtout l’Alliance de Gauche et les Verts.
Sans grande surprise, les trois partis principaux finlandais sont arrivés
en tête : le parti de la Coalition nationale (20,7%), les
Sociaux-démocrates (19,4%) et le Centre (17,5%). Ils perdent néanmoins tous
trois des voix par rapport aux dernières élections municipales de 2012. Ce sont
les Verts (12,4%) qui créent la surprise en devenant le quatrième parti de
Finlande avec une hausse de près de 4% de voix. Cependant, contrairement à ce
que certains sondages laissaient supposer il y a quelques mois, les Verts ne sont pas arrivés en tête à Helsinki, qui
reste en faveur de la Coalition nationale. Les Verts ne remportent qu’une seule
grande ville, Jyväskylä.
Un autre constat particulièrement intéressant de ces élections, sont les résultats du Parti des Finlandais. Le parti perd beaucoup de voix dans ces élections, passant de 12,3% en 2012 à 8,8%. Un autre point à souligner est le détail du décompte des voix. En Finlande, les citoyens votent pour un-e candidat-e et non un parti, ce qui fait que les résultats sont aussi publiés par candidat. Le nombre de voix en faveur de Timo Soini, leader du Parti des Finlandais depuis 1997 qui se retirera lors du congrès de juin, a énormément chuté. Parmi les deux candidats déclarés pour la présidence du parti populiste, Jussi Halla-Aho a également vu une baisse dans les voix alors que Terho Sampo a vu les siennes augmenter. Bien que lors de l’émission d’YLE sur les résultats, ce dernier ait répondu ces chiffres n’avaient aucune importance pour les élections internes du parti en juin, mais il est évident que c’est un indicateur de la tendance des partisans.
Un autre fait important à noter concerne les nouveaux
petits partis dans la vie politique finlandaise. Nous pouvons souligner la
présence pour la première fois de deux nouveaux partis, le Parti du Droit des
animaux de Finlande (Suomen Eläinoikeuspuolue) et le Parti féministe
(Feministinen puolue), ce dernier malgré un faible nombre de voix obtient une
élue à Helsinki. Le Parti pirate, fondé en 2008, obtient pour la première fois
deux élus, un à Helsinki et le second à Jyväskylä.
Ces élections sont importantes, car en plus des
fonctions essentielles auxquelles les représentants municipaux sont élus, elles
semblent marquer un début de déclin pour le Parti des Finlandais et surtout soulèvent
des questionnements pour le congrès du parti à venir en juin. Ces élections confortent
aussi la place des Verts et de l’Alliance de Gauche dans l’opposition. L’arrivée
de nouveaux partis politiques peut laisser penser à une envie d’innovation pour
la politique en Finlande.
Marie Cazes
L’auteure est doctorante à l’Université de Caen
Normandie
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