En Finlande, les prochaines
élections présidentielles se tiendront le 28 janvier pour le premier tour et potentiellement
le 11 février pour le second tour. En effet, plus de cinq ans et demi après son
élection en janvier 2012, Sauli Niinistö, actuel président et candidat à sa propre
succession, est crédité de 68% d’intentions de vote dans le dernier sondage du
Helsingin Sanomat. Depuis plusieurs années déjà, sa cote de popularité oscille
entre 60% et 70% d’opinion favorable et/ou d’intentions de vote, en fonction des questions posées lors des sondages. Un chiffre à faire pâlir d’envie les
derniers (et l’actuel) présidents de la République française.
Ce qui est surprenant dans le
soutien à Sauli Niinistö, c’est qu’il transcende les partis. Effectivement, si
en 2006 et en 2012, il s’était présenté comme candidat de son parti, la
Coalition nationale (parti centre-droit libéral et conservateur), cette année
c’est en candidat libre qu’il se présente. Pour ce faire, il avait besoin d’un
soutien minimum de 20 000 signatures, et il en a obtenu environ 156 000, ce qui
représente plus que le nombre d’adhérents du Parti du Centre, qui est le parti
comprenant le plus d’adhérents encartés en Finlande. Ce qui montre que sa
popularité dépasse le simple cadre partisan.
Les mauvaises langues diront que
l’épouse du président finlandais est beaucoup plus jeune que lui (40 ans tandis que
Sauli Niinistö en a 69) ou que le buzz provoqué par son chien, Lennu, en
décembre dernier[1] ont renforcé son capital
sympathie auprès des citoyens finlandais. Les explications doivent être
trouvées ailleurs.
En Finlande, les pouvoirs
présidentiels diffèrent de ceux de la France dans la mesure où ils touchent
principalement aux questions de politique étrangère . Ces fonctions permettent
au président de prendre peu de mesures impopulaires ou controversées,
contrairement au gouvernement. Par conséquent, Sauli Niinistö a reçu très peu
de critiques négatives de la part des médias, qui préfèrent les porter sur les
réformes du gouvernement.
Cependant, la popularité de
Niinistö reste exceptionnelle. Si depuis trente ans les Finlandais ont l’air d’aimer
la stabilité en choisissant de réélire leurs présidents[2],
tous ne sont pas si apprécié-e-s. Par exemple, l’ancienne présidente, Tarja Halonen,
bien que populaire, ne jouissait pas d’un soutien aussi fort, et sa réélection
en 2006 (face à Niinistö) était assez serrée, avec un résultat de 51,79% au
second tour.
Marie Cazes, l’auteure est
doctorante à l’Université de Jyväskylä et à l’Université de Caen-Normandie.
[2] Sauf en 2000 où Martti Ahtisaari ne se représentait pas,
mais Tarja Halonen, qui est élue cette année-là, est également issue du Parti Social-démocrate.
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